Marguerite Duras, "Moderato cantabile"

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Marguerite Duras, "Moderato cantabile"

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Anne Desabresdes, témoin d'un crime, se rend régulièrement dans un café pour interroger Chauvin, un homme qui est toujours présent quand elle y vient.

« - Veux-tu lire ce qu'il y a d'écrit au-dessus de ta partition ? demanda la dame.
- Moderato cantabile, dit l'enfant.
La dame ponctua cette réponse d'un coup de crayon sur le clavier.
L'enfant resta immobile, la tête tournée vers sa partition.
- Et qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ?
- Je sais pas.
Une femme, assise à trois mètres de là, soupira. »
M.D.

Un enfant forcé d'apprendre le piano n'arrive pas à retenir le sens de « moderato cantabile » dans la sonatine de Diabelli. Venu du rez-de-chaussée, un cri déchire la leçon. Un homme a assassiné une femme d'une balle en plein coeur. Anne Desbaresdes, la mère de l'enfant, revient obsessionnellement au café où le crime a eu lieu pour s'enivrer et interroger un homme. Elle cherche à comprendre, ou à se perdre.

Fanny Ardant marque le cinéma français depuis son rôle dans "La femme d'à côté" (1981) avec Gérard Depardieu. De François Truffaut à Alain Resnais, en passant par Patrice Leconte et François Ozon, elle s'est construit une carrière d'actrice exigeante et passionnée au cinéma comme au théâtre. En 1996, elle obtient le César de la meilleure actrice avec "Pédale douce" de Gabriel Aghion. Avec "Cendres et Sang" (2009), elle devient réalisatrice. Elle signe 4 films et la mise en scène d'une comédie musicale et d'un opéra de Chostakovitch (2019). Elle a déjà prêté sa voix envoûtante à neuf des livres audio de La Bibliothèque des voix, depuis "La Duchesse de Langeais" d'Honoré de Balzac (1986) jusqu'au roman moderniste "Au Phare" de Virginia Woolf (2019).

Écrivaine, scénariste et cinéaste, Marguerite Duras (1914-1996) est l'une des grandes figures du Nouveau Roman et de la littérature française. Son enfance en Indochine imprègnera toute son oeuvre, du Barrage contre le Pacifique à L'Amant, qui reçut le prix Goncourt en 1984. Parmi ses autres textes marquants : Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953), Moderato cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Détruire, dit-elle (1969) ; et, au cinéma, Hiroshima mon amour (1959), dont elle signe le scénario, ou encore India song (1975), adapté de sa pièce et de son roman.