Sénèque, "De la tranquillité de l'âme"

Sénèque et son disciple Sérénus échangent des lettres sur le thème de la maladie de l'homme dont les passions sont les germes. Sérénus en est atteint, veut en déterminer le nom et que son maître stoïcien l'en guérisse : la tranquillité doit amener l'homme à la sérénité en l'arrachant aux passions qui le rongent.

« Le titre même l'indique : ce court traité sur la tranquillité de l'âme, sur la mer d'huile intérieure, ne ressemble guère à un livre de philosophie tel que nous le concevons de nos jours ; la tranquillité n'est pas un de nos problèmes philosophiques, pas même un terme technique. Nous imaginerions plutôt qu'elle est un problème de vie spirituelle et mystique. Le pire embarras qu'éprouve un moderne, quand il aborde Sénèque, est celui-ci : qu'était-ce donc que la philosophie en ce temps-là ? Que voulait dire ce mot il y a vingt siècles ? À quoi cela servait-il ? Questions d'autant plus pertinentes que la philosophie ainsi conçue s'est remise à nous intéresser, sous un certain angle bien particulier, celui de l'individu ou du sujet qui ne compte plus que sur lui-même et sait qu'il ne peut pas se fier à une nature, à l'histoire ou à la vérité. »
Paul Veyne