Un disque qui s’inscrit dans l’intégrale des pièces de viole de Marin Marais, comprenant deux suites en ré majeur et sol majeur avec, en particulier, la très belle pièce intitulée Les voix humaines, toute d’intériorité et de gravité, hymne à la voix humaine et à l’instrument qui, à l’époque, s’en approchait le plus, la viole. La viole, seule, ou associée à d’autres instruments, la musique en général qui transcende la parole, qui enhardit, qui bouleverse, charme et aide à vivre ce compositeur admiré de la cour du Roi Soleil et de l’Europe entière, qui s’interroge sur les questions fondamentales de la vie, de la mort, du destin. L’essence des autres pièces est, avant tout, celle des musiques de danse, rythmées et jubilatoires. Une musique parfaitement interprétée, des danses mais aussi une méditation qui est un des moments forts de l’œuvre de Marin Marais.

It is perhaps a truism that virtually all so-called great composers had a special preference for the viola as da braccio (on the arm, i.e. the modern instrument) or da gamba , a versatile instrument of the viol family that was a particular focus of Baroque composers. Indeed, the Sixth Brandenburg features pairs of both instruments, da braccio and da gamba, and what would the passions be without the solo work Bach includes for each? This may have been due to the fact that one of his employers, Duke Leopold of Saxony-Anhalt-Cöthen, liked to play it, but more likely Bach liked the instrument’s versatility and distinctive timbre.

Le Troisième Livre de Pièces de Viole (1711) « composées par M. Marais, Ordinaire de la musique de la Chambre du Roy » outre le fait qu’elles sont composées pendant les dix années les plus prolifiques de son compositeur, montre parfaitement le style français du début du XVIIIe siècle. Reconnu, il est joué dans toutes les cours d’Europe, où l’on s’imprègne du « goût français ». Si la majorité des morceaux sont issus de la danse, avec des sarabandes, menuets, gigues, allemandes, préludes ou fantaisies, s’y ajoutent des pièces plus originales ne provenant pas de ce domaine : une Fugue gay, le Moulinet, la Saillie du Café, les Contrefaiseurs.

Compositeur, pédagogue et joueur de basse de viole à la cour, Marin Marais haussa le jeu de la viole soliste au plus haut niveau de raffinement. Il composa plus de cinq cents pièces, toutes annotées avec précision, sur lesquelles se mesurèrent tous les joueurs de viole de l’époque. Il publia cinq livres pour cet instrument dont certains en duo ou trio.

Compositeur, pédagogue et joueur de basse de viole à la cour, Marin Marais haussa le jeu de la viole soliste au plus haut niveau de raffinement. Il composa plus de cinq cents pièces, toutes annotées avec précision, sur lesquelles se mesurèrent tous les joueurs de viole de l’époque. Il publia cinq livres pour cet instrument dont certains en duo ou trio.

"On peut dire que Marais a porté la Viole à son plus haut degré de perfection , et qu'il est le premier qui en a fait connoître toute l'étendue et toute les beautés par le grand nombre d'excellentes pièces qu'il a composées pour cet Instrument, et par la manière admirable dont il les exécutoît", écrivait Evrard Titon du Tillet dans ses "Vies des Musiciens (..) du règne de Louis le Grand"(1), avant de rappeler que Sainte Colombe, Maître de Marais, ne manquait pas de "rendre toujours justice [à son élève] sur le progrès étonnant qu'il avoit fait sur la Viole ; et étant un jour dans une compagnie où Marais jouoit de la Viole, ayant été interrogé par des personnes de distinction sur ce qu'il pensoit de sa manière de jouer, il leur répondit qu'il y avoit des Elèves qui pouvoient surpasser leur Maître, mais que le jeune Marais n'en trouverais jamais qui le surpassât. Pour rendre la Viole plus sonore Marais est le premier qui ait imaginé de faire filer en laiton les trois dernières cordes des Basses."

"On peut dire que Marais a porté la Viole à son plus haut degré de perfection , et qu'il est le premier qui en a fait connoître toute l'étendue et toute les beautés par le grand nombre d'excellentes pièces qu'il a composées pour cet Instrument, et par la manière admirable dont il les exécutoît", écrivait Evrard Titon du Tillet dans ses "Vies des Musiciens (..) du règne de Louis le Grand"(1), avant de rappeler que Sainte Colombe, Maître de Marais, ne manquait pas de "rendre toujours justice [à son élève] sur le progrès étonnant qu'il avoit fait sur la Viole ; et étant un jour dans une compagnie où Marais jouoit de la Viole, ayant été interrogé par des personnes de distinction sur ce qu'il pensoit de sa manière de jouer, il leur répondit qu'il y avoit des Elèves qui pouvoient surpasser leur Maître, mais que le jeune Marais n'en trouverais jamais qui le surpassât. Pour rendre la Viole plus sonore Marais est le premier qui ait imaginé de faire filer en laiton les trois dernières cordes des Basses."

The solo pieces by Monsieur de Sainte-Colombe presented here were written around 1690 and are part of a manuscript included in the archives of the municipal library in Tournus, Burgundy. Hence its name: the ‘Tournus Manuscript’. The first modern edition of the manuscript was published in 2013 by Edition Güntersberg, prepared by Herausgegeben von Günter and Leonore von Zadow. Until then, only a facsimile edition by Minkoff had been published, one which is long since out of print. I came across the pieces quite by accident while searching through the music shops that populate the Rue de Rome in Paris.

The debut album of the young gambist André Lislevand is devoted to the great oeuvre for viol of Antoine Forqueray. Ambiguity: a word that can easily have a negative or derogatory meaning but which also accurately describes the various aspects of Forqueray’s music and the duality of style that distinguished music in the France of the Sun King: indubitably French, but also strongly influenced by the Italian idiom.

If the cherished corpus of Pièces de Violes by François Couperin Le Grand, the celebrated organist of the Chapelle Royale de Versailles, constitutes a major contribution to the viol repertoire in France at the beginning of the 18th century, this unique volume published in Paris in 1728 is also shrouded in mystery for any musician who might wish to immerse himself in these sumptuous pieces. Might they have been composed for an exceptional performer, Marin Marais or Antoine Forqueray, Couperin's colleagues at the Court of Louis XIV? Arranged in two suites of splendid pieces, blending Italian and French styles, they represent all the spirit and finesse of the music of the King's Chamber at its apogee.

This disc finishes the Nymphs cycle, with equally stunning results. These 12 sonatas for two violas da Gamba are some of the most original and esoteric works you could ever ask for–incredibly brief, but haunting duet suites filled with gorgeous lyricism and counterpoint, and bearing the influence of German, Italian, and French composing techniques. Schenck (1660-c. 1712) may have been a Dutch court composer, but it sounds as though he heard his share of Marais; just like the better-known French composer, he showcases the singing quality and tonal range of the da Gamba with incredible effectiveness. Susie Napper and Margaret Little, members of Les Voix Humaines, deliver stirring performances on these last six sonatas.

Written sometime between 1697 and 1706, these duos for viola da gamba are a joy to listen to. Inevitably, with these dates in mind, the repertoire invites comparison with the towering influence of Marais, the eclectic Forqueray, and user-friendly Boismortier. In fact, these full-scale duos are a demanding must for the encouragement of self-sufficiency for serious gamba players. The six sonatas interweave sonatas da chiesa and da camera, infiltrate Italianate movements with accompanying dances, and seamlessly alternate melodic and harmonic functions for the two instruments.

Telemann’s viola da gamba fantasies are significant works in the player’s repertoire, elegantly complementing the German repertoire, of which the most famous pieces are Johann Sebastian Bach’s sonatas for viola da gamba and obbligato harpsichord. According to the most current information, it appears that these Bach sonatas were composed in the late 1730s or early in the following decade, just a few years after Telemann’s fantasies.

Compiled from pieces that were clearly composed much earlier as well as from more recent works, the Deuxième Livre pays homage to its two masters and calls for tonalities that it had not yet employed; it evokes the past and the great lutenists of that time with the Pavane and yet also contains important innovations. It is truly a transitional work: published at the very dawn of the century, it opened the doors to the important stylistic changes that French music would undergo during the Age of Enlightenment.

Here is the start of a great adventure: the complete recording of the five books of pièces de viole of Marin Marais. The First Book, published in 1686, contains a dozen suites, two of which are scored for two bass viols and continuo. It also features a very moving Tombeau for ‘Monsieur Méliton’, probably one of Marais’s teachers, and a set of variations on a theme given to the composer by an ‘estranger’, which foreshadows one of the principal compositions of his Second Book, the Couplets des Folies d’Espagne.