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Grégoire Chamayou, "La société ingouvernable : Une généalogie du libéralisme autoritaire"

Posted By: TimMa
Grégoire Chamayou, "La société ingouvernable : Une généalogie du libéralisme autoritaire"

Grégoire Chamayou, "La société ingouvernable : Une généalogie du libéralisme autoritaire"
2018 | ISBN: 2358721697 | Français | EPUB | 453 pages | 0.95 MB

Une histoire des outils de gouvernance et de management actuels, nés des crises de gouvernabilité des années 1970. Conceptualisés autour d'un management stratégique de l'environnement social, ces savoir-faire d'encadrement social et économique sont abordés comme éléments explicatifs du libéralisme autoritaire du début du XXIe siècle.

Partout, ça se rebiffait. Les années 1970, a-t-on dit à droite et à gauche, du côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une gigantesque « crise de gouvernabilité ».

Aux États-Unis, le phénomène inquiétait au plus haut point un monde des affaires confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une prétendue « révolution managériale », à des mobilisations écologistes inédites, à l'essor de nouvelles régulations sociales et environnementales, et - racine de tous les maux - à une « crise de la démocratie » qui, rendant l'État ingouvernable, menaçait de tout emporter.

C'est à cette occasion que furent élaborés, amorçant un contre-mouvement dont nous ne sommes pas sortis, de nouveaux arts de gouverner dont ce livre retrace, par le récit des conflits qui furent à leurs sources, l'histoire philosophique. On y apprendra comment fut menée la guerre aux syndicats, imposé le « primat de la valeur actionnariale », conçu un contre-activisme d'entreprise ainsi qu'un management stratégique des « parties prenantes », imaginés, enfin, divers procédés invasifs de « détrônement de la politique ».

Contrairement aux idées reçues, le néolibéralisme n'est pas animé d'une « phobie d'État » unilatérale. Les stratégies déployées pour conjurer cette crise convergent bien plutôt vers un libéralisme autoritaire où la libéralisation de la société suppose une verticalisation du pouvoir. Un « État fort » pour une « économie libre ».