Contes des Quatre Saisons : Conte de printemps - Eric Rohmer (1990)

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Simple conversations engender complicated human interactions. Jeanne is open and even-tempered, a philosophy teacher at a lycée. Her fiancé is away and she doesn't want to stay at his messy flat; she's loaned hers to a cousin, so she accepts the invitation of Natasha, a music student whom she meets at a party, to sleep in her father Igor's bedroom because he's always with his young girlfriend, Eve. Natasha tells Jeanne a story of a missing necklace and her suspicions of Eve. They all meet at dinner, then again at Igor's country house. Is Natasha scheming to get Igor and Jeanne together alone? Once alone, what determines how they choose to act? And the necklace, what of it?
"A Tale of Springtime" is the first of "Tales of the Four Seasons" cycle, and that's why Natacha's fancy lightly turns to thoughts of love. She does not like her father's girlfriend, wants to escort her from the scene and replace her with Jeanne, a woman she hardly knows, after all, and who may have no desire to be thrown into the path of the father. Natacha is young enough that she does not fully understand the complexities of love, and she even arranges an accidental meeting in the family's summer cottage, where Jeanne feels she has been lured under false pretenses. In this film, we can recognized the rhythms of real life, in which personal drama sometimes has to wait while we attend to routine duties.

Quand Jeanne, jeune professeur de philosophie, sort de son lycée de banlieue et retrouve le désordre de l'appartement de Mathieu, son fiancé, parti pour quelques jours, elle préfère retourner dans son propre studio. Mais, malchance, elle l'avait prêté à sa cousine Gaëlle qui l'occupe toujours et, de plus, reçoit son ami. Plus tard, dans une soirée, elle rencontre Natacha, solitaire comme elle qui provoque ses confidences et trouve une solution à son problème actuel : elle l'invite à loger provisoirement chez elle, dans un grand appartement mis à sa disposition par son père, Igor.
Pour ce premier conte des quatre saisons, "Conte de printemps", nous assistons à un chassé-croisé amical et amoureux entre un jeune professeur de philosophie et quelques personnages. Ceux-ci suivent tous une logique personnelle (Natacha veut pousser son amie dans les bras de son père, Igor sort toujours avec des jeunes filles aux caractères difficiles, Anne est professeur de philosophie, raisonnable et calme). Arriveront-ils a en sortir pour construire quelque chose ? Sont-ils libres de le faire ?
Avec sa finesse et sa perspicacité coutumières, Rohmer s'amuse du jeu des multiples combinaisons du cœur : l'amitié soudaine et débordante, la répulsion féroce, la jalousie, la passion envahissante, la séduction discrète… Sont également évoquées les relations de pouvoir qui s'instaurent : tandis que Natacha complote, pour rapprocher son père de Jeanne, cette dernière doit lutter pour préserver son identité et son équilibre personnel. Igor, le père de Natacha, se laisse aisément porter par les événements, à l'opposé d'Ève, constamment sur la défensive. L'usage de la parole, enfin, tient une grande place dans ce film, comme toujours chez Rohmer. Vérité, mensonge et affabulation s'affrontent, dans une joute oratoire où les mots sont destinés tantôt à séduire, tantôt à blesser.

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