(Arte) Le peuple des volcans (2012)

L’histoire de la vie sur Terre et celle du feu sont intimement liées : le volcanisme est à l’origine de la formation des premières molécules organiques et de l’apparition de la vie sur Terre. Contés comme des fables dans des paysages grandioses, voici les destins d’animaux et de plantes extraordinaires qui ont appris à jongler avec le feu. Fragiles et attachants, ils nous offrent de véritables leçons de survie dans des univers aussi dantesques que dangereux. A proximité des géants de feu et de cendre, la sélection naturelle n’a retenu que les êtres vivants capables de s’adapter aux trois grandes phases d’une éruption : avant – pendant – après. Continentaux ou insulaires, des tropiques aux pôles, les êtres vivants qui composent avec les humeurs de la Terre ont souvent essuyé de multiples colères. Chaque film calquera sa structure sur ces cycles sismiques en trois actes. Pour donner une vision exhaustive de ces phénomènes, la série brossera le portrait de plusieurs volcans. Chaque film sera tourné dans un environnement spécifique : les volcans tropicaux insulaires, les volcans des hautes latitudes, les volcans tropicaux d’altitude.

1. Les vagabonds des cendres

Sur l’île volcanique de Nouvelle-Bretagne au large de la Papouasie, une poignée d’animaux a appris à vivre au rythme des colères de la Terre. Quand la cendre d’une éruption volcanique envahit leur habitat, le choix semble simple : il faut soit partir ou bien… rester et s’adapter. En vérité, rien n’est simple car les volcans et les chemins de la vie sont imprévisibles.

A chacun sa route, à chacun sa réponse. Ce film présente celles des étranges mégapodes, facétieux Bernard l’Hermite, des grégaires roussettes, ou encore des majestueux papillons Priamus…

L’histoire est aussi saisissante qu’inhabituelle. Les destins symboliques de ces voisins qui ne se rencontrent jamais gravitent pourtant autour de préoccupations communes : les humeurs des volcans, les facéties de la météo et les dangers des voyages. En se plaçant dans l’intimité des personnages, elle brosse une fresque émouvante de ces vagabonds des cendres.

2. Le temple des phoenix

Sur le gigantesque volcan Masaya, au Nicaragua, la vie sauvage lutte depuis des millénaires pour renaître de ses cendres. Sous terre d’innombrables vampires et autres chauves-souris, ont colonisé les kilomètres de galeries creusées par le magma. Dans le cratère laissé par un énorme lac de lave, les perruches vertes et les vautours noirs ont creusé leurs nids sur des falaises vertigineuses, au beau milieu des gaz toxiques blanchâtres.

Sur les flancs de la montagne toujours vivante, les coulées de lave ont brûlé la forêt laissant de longues langues mortes que la végétation est capable de recoloniser, lentement, grâce au génie de la succession et de l’adaptation. Et au pied du volcan, les champs, les pâturages et les villes, grandissent sur les cendres anciennes.

Tout un équilibre complexe est alors à trouver pour ces phoenix qui planent autour d’un volcan qui ne dort jamais.

3. Les saumons du lac Surprise

Que faire quand une colossale éruption volcanique détruit votre habitat ? Pour les saumons rouges d’Alaska, il faut trouver d’urgence une rivière de substitution pour se frayer un chemin. Voici bientôt 6 siècles qu’un banc de ces poissons conquérants a trouvé une improbable brèche vers les entrailles de la terre. Slalomant entre les eaux sulfurées, les ours, les requins et les aigles, ils ont esquivé les colères de la Terre pour donner la vie.

Basée sur les travaux récents de généticiens et de géologues, cette incroyable histoire illustre le cas le plus récent d’adaptation d’un poisson à un changement naturel d’environnement. Les saumons rouges d’Alaska ont bénéficié de l’effondrement cataclysmique de la paroi de la caldera d’Aniakchak en péninsule d’Alaska : cette rupture a libéré les eaux du lac emprisonné dans la caldera, créé une rivière et un nouvel habitat pour les saumons. Il aura fallu plus de trois années de tournage pour retracer l’émouvante odyssée de ces poissons tenaces.