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Edouard Goldsmith, "Le Tao de l'écologie : Une vision écologique du monde"

Posted By: TimMa
Edouard Goldsmith, "Le Tao de l'écologie : Une vision écologique du monde"

Edouard Goldsmith, "Le Tao de l'écologie : Une vision écologique du monde"
Publisher: Rocher | 2002 | ISBN: 2268042855/2702877958 | French | PDF | 499 pages | 54.78 Mb

Dans ce manifeste, l'un des grands penseurs de l'écologie jette les bases d'une nouvelle connaissance et propose une véritable conversion des valeurs qui touche jusqu'aux fondements sociaux, éthiques et métaphysiques de l'homme. Il insiste sur l'interdépendance de tous les êtres vivants et la capacité des systèmes naturels à préserver leur stabilité. A la lumière des sociétés traditionnelles, il redéfinit la relation de l'homme à lui-même, à la nature et à l'univers. Il nous montre le chemin qui sait respecter l'organisation spécifique du vivant, source première de tout bienfait et de toute richesse.

Ce livre fondateur publié en 1994 sous le titre Le défi du XXIe siècle, est ici proposé dans une nouvelle édition revue et corrigée.

"La lecture de ce livre permet de découvrir le coeur de l'écologie" Jean-Marie Pelt
Chapitre 64 de Le Tao de l'écologie : Une vision écologique du monde, Editions du Rocher (30 juin 2002).

« Crois-tu que l'on puisse se saisir du monde pour l'améliorer,
Je ne crois pas que ce soit possible.
Le monde est sacré,
On ne peut l'améliorer.
Si tu essaies de le changer, tu le détruis.
Si tu essaies de l'aider, tu le fais périr. »
Lao Tseu

Nous ne sommes pas tombés dans les bras de Gog et Magog en trébuchant, nous avons progressé dans cette direction.
Theodore Roszak

Pour Ia conception moderniste du monde et le paradigme scientifique qui l'accompagne, le progrès - les transformations que l'homme fait subir a l'écosphère avec l'aide de la science, de la technologie et de l'industrie - participe du mouvement évolutif et en est l'un des aspects. Aucune distinction n'est faite entre le processus qui engendre le développement du vivant et de l'écosphère, et celui qui débouche par opposition sur le developpement de la technosphère.

Au contraire, ces deux processus, si différents et en réalité antagonistes, sont considérés comme une seule et même chose. Ils différeraient seulement dans la mesure où le premier type d'évolution est considéré comme « endosomatique » dans le sens où il implique la modification des organes et du comportement, ou bien l'apparition de nouveaux organes et d'un nouveau comportement, tandis que le second, qualifié de technique ou d'« exosomatique » procède essentiellement par la fabrication de nouveaux « organes » extérieurs à l'organisme (ou à l'individu).

Medawar [1] se moquait d'un étudiant qui lui demandait si, au cours de son évolution, l'homme ne pourrait pas acquérir un jour des ailes, et la capacité de voler : « C'est une question idiote », lui répondit-il, puisque « les humains ont déjà acquis certaines des capacités propres aux oiseaux ou aux poissons - capacités qu'ils doivent à leur genre d'évolution particulier, l'évolution "exosomatique" ».

Pour Julian Huxley, la période dite historique, et en particulier l'ère industrielle, ont permis une accélération de l'évolution humaine sur les plans psychologique et social. Les écologistes eux-mêmes accréditent cette contre-vérité. Ainsi, Margalef [2] affirme que « l'industrialisation a provoqué chez l'être humain une forte accélération du mouvement évolutif ». Jantsch [3] va plus loin. Pour lui, le progrès ou développement économique « est partie intégrante et significative de l'évolution universelle, l'homme est l'un des agents de cette évolution universelle et même un agent important ».

Peter Russell [4] est lui aussi un fervent défenseur de cette position; il nous invite « à nous asseoir et à nous émerveiller devant l'ensemble du processus évolutif, qui a abouti par étapes à vous et moi, aux fermes de nos campagnes, aux automobiles et aux ordinateurs, à la marche de l'homme sur la lune, au Taj Mahal, au concerto L'Empereur et a la théorie de la relativité ». Pour Russell [5], l'un des instruments les plus puissants de cette forme d'évolution que la science moderne met à notre disposition est le génie génétique. Il nous permettra de créer des « espèces entièrement nouvelles », et par conséquent l'évolution ne sera plus contrainte de suivre « le lent processus de tâtonnement et la sélection naturelle ». Au lieu de cela, des espèces nouvelles peuvent être « conçues et créées consciemment en l'espace de quelques mois ». La physique atomique, nous assure-t-il, contribuera elle aussi à parachever notre évolution:

« Avec l'avènement des accélérateurs de particules, les scientifiques sont devenus bien davantage que des observateurs passifs. Ils sont désormais capables de transformer certains éléments en d' autres, ou même d'en créer d'entièrement nouveaux, en bombardant le noyau avec des particules atomiques et en modifiant ainsi sa structure. »

L' invention des photopiles, ajoute-t-il, « représente une percée évolutive aussi significative que la photosynthèse il y a 3,5 milliards d'années [6] ». En outre, notre capacité de plus en plus grande à coloniser l'espace nous permettra bientôt d'infléchir le cours de notre évolution, « percée aussi marquante que la colonisation de la terre ferme par les amphibiens il y a 400 millions d' années [7] ». Russell est si admiratif devant toutes ces avancées technologiques qu'il en vient à se demander « si l'acceleration rapide qui caractérise notre époque ne serait pas en train de nous préparer à un saut évolutif [8] ». Il demande même « si nous ne sommes pas à la veille d'un saut aussi important que le fut le passage de la matière inanimée à la vie [9] ».

Ceux qui soutiennent que le progrès technologique est partie intégrante de l'évolution tendent à considérer que les premiers stades en ont été instinctifs, tandis que les stades technologiques ultimes seraient conscients et voulus. Cela semble être la position aujourd'hui dominante dans l'establishment scientifique.

Parmi les plus brillants théoriciens de la biologie, certains, comme Julian Huxley et Waddington, envisagent le progrès de manière analogue. Pour eux, ce qu'ils appellent l'« evolution humaine » est en même temps la phase ultime de l'évolution, et essentiellement le résultat du développement de l'esprit, de la conscience et de la raison. Parce qu'il est doté de ces trois attributs uniques, l'homme serait libre de décider du cours de son évolution - affranchi dans sa marche vers le progrès de toute contrainte sociale, écologique ou cosmique.

Le contraire est vrai. L'évolution humaine ou progrès est la négation même de l'évolution, ou processus gaïen. Le terme « anti-évolution » lui serait plus approprié. Si l'évolution ou processus gaïen peut s'identifier au Chemin, en ce qu'elle contribue à maintenir l'ordre spécifique et donc la stabilité de l'ecosphère, le progres ou l'anti-évolution n'est autre que le faux Chemin -puisqu'il a pour conséquence de perturber l'ordre spécifique de l'écosphère et d'en réduire la stabilité.

Pour le point de vue néo-darwinien, selon lequel l'évolution n'est qu'un processus aléatoire sans direction particulière et, donc, tout aussi capable de donner naissance à une écosphère climacique qu'à tine technosphère industrielle, la notion même d'anti-évolution n'a aucun sens. Mais il n'en va pas de même si l'évolution est envisagée a la lumière d'une vision ecologique du monde; elle est alors considérée comme un processus orienté vers un but: une plus grande stabilité de la hiérarchie de Gaïa. Il suffit alors de montrer que le développement ou progrès économique va dans le sens inverse - une instabilité écosphérique croissante - pour qu'on y voie à juste titre un processus anti-évolutif ou le faux Chemin.

Ainsi, au fur et à mesure que les systèmes biologiques, écologiques et sociaux évoluent, ils deviennent de plus en plus complexes et diversifiés - quoique dans les écosystèmes la complexité et la diversité aient tendance à cesser de croître juste avant que le stade climacique soit atteint. L'augmentation de la complexité permet au système d'assurer son homéostasie dans ses conditions spécifiques, tandis que l'accroissement de la diversité l'aide à la conserver dans une gamme de conditions plus variées, et à affronter les défis qui sont moins probables d'après son expérience évolutive. L'évolution biologique a permis le développement de formes de vie - l'homme, notamment - et d'écosystèmes d'une immense complexité. Il a également donné naissance à quelque 30 millions d'espèces végétales et animales, sans même parler de leurs innombrables variétés ou races. L'évolution sociale avait elle aussi mené à la formation d'une grande diversité de groupes sociaux et de communautés ethniques tout aussi complexes, chacun parfaitement adapté à son environnement particulier. On pense que dans la seule Californie vivaient 120 tribus différentes, et 700 en Nouvelle-Guinée.

Avec le progrès, les forêts primaires sont détruites et remplacées par une série de systèmes de moins en moins complexes et varies: forêts secondaires, plantations de plantes exotiques à croissance rapide, pâturage et, pour finir, béton sous la pression de l'urbanisation. Les cultures d'une multitude de groupes ethniques sont détruites et leurs membres réduits à une masse informe d'individus déracinés - dont la plupart sont condamnés à vivre d'ici une ou deux décennies dans des bidonvilles, qui bientôt hébergeront la moitié de l'humanité.

L'accroissement de la complexité et de la diversité d'un système naturel est étroitement lié à l'augmentation de la coopération entre ses parties constitutives. En effet, au cours de l'évolution, la compétition fait place à la coopération ou à ce que les écologistes appellent le mutualisme. Mais, lorsque le processus anti-évolutif se met en marche, que la complexité est considérablement réduite, le mutualisme disparaît au profit de la compétition. Il en va de même pour les sociétés humaines. La coopération, qui prévaut parmi les membres de la famille étendue et la société traditionnelle à laquelle ils appartiennent, contribue tellement à leur qualité de vie, à leur survie même, qu'elle constitue leur véritable « richesse sociale ». Avec le progrès, qui encourage la substitution de la compétition et de l'agressivité entre individus à la coopération, la richesse sociale ne tarde pas à disparaître. Ainsi perdue, elle ne peut être compensée par les services publics ni par la richesse matérielle, qui ne petit guère satisfaire que des besoins humains superficiels, et encore de façon fort précaire.

Au cours de l'évolution, il se produit une diminution de l'aléatoire et une augmentation proportionnelle de l'ordre. Cet ordre est maintenu grâce au comportement homéotélique des parties vis-à-vis de l'ensemble. Ainsi, dans une société climacique, l'éducation est homéotélique vis-à-vis de la société, du monde naturel et du cosmos. Il en est de même de l'habitat, de la technologie, des activités économiques et du gouvernement lui-même. Aux efforts accomplis par les parties pour maintenir l'intégrité du tout, hors duquel leur existence n'a aucun sens, s'ajoute l'effort du tout pour préserver l'intégrité des parties, sans lesquelles il ne pourrait survivre.

Les unités d'activité homéotélique sont les groupes sociaux naturels dans lesquels les êtres humains ont évolué: la famille, la communauté et la société. Lorsque ces unités se désagrègent sous l'impact du développement économique (ou progrès), elles laissent place aux institutions et aux entreprises, dont le comportement est de plus en plus aléatoire ott hétérotélique vis-à-vis du but, celui de maintenir l'ordre spécifique de la société et de la hiérarchie de Gaïa. L'éducation ne remplit plus cette fonction de socialisation des jeunes qui leur permettait de devenir des membres homéotéliques pour leur famille et leur conimunauté. L'habitat n'est plus conçu afin de refléter la structure de la société et celle du cosmos. La technologie et les activités économiques en général ne sont plus « enchâssées dans les relations sociales »; elles échappent rapidement à tout contrôle, et deviennent finalement les principaux agents de destruction sociale et écologique. La religion s'universalise, se détache du monde et ne sert plus à sacraliser ni la société ni la nature, qu'elles laissent sans défense, en proie a l'exploitation et à la destruction. Le gouvernement, au lieu de représenter une fonction communautaire normale, est assumé hiérarchiquement par l'Etat, préoccupé par ses intérêts à court terme, nécessairement en conflit à la fois avec ceux de la société qu'il est censé gouverner et avec ceux du monde naturel.

Avec la marche de l'évolution, les systèmes deviennent de plus en plus autosuffisants: Eugene Odum [10] fait remarquer comment le perfectionnement de ses mécanismes de recyclage est pour un système une des strategies essentielles pour accroître son autonomie. Au fur et à mesure qu'ils se développent, les écosystèmes élaborent des mécanismes de recyclage plus sophistiqués de la précieuse matière organique. C'est particulièrement vrai des forêts tropicales humides. Toute société vernaculaire tend elle aussi à recycler de mieux en mieux ses matériaux.

C'est là un processus que le progrès, ou anti-évolution, inverse encore une fois. Au lieu de servir de matière première pour la suivante, les déchets produits a l'une des étapes sont simplement déversés au moindre coût dans l'environnement, sans tenir compte ni de la pollution ni de l'épuisement à long terme des ressources que cela provoquera. Plus grave encore, des matières xénobiotiques, c'est-à-dire auxquelles la biosphère n'a jamais été confrontée, et qu'elle est par là même incapable de recycler homeoteliquement, sont repandues darts l'environnement en quantités toujours croissantes, sapant de plus en plus l'ordre spécifique de la hiérarchie de Gaïa. En évoluant, les sociétés apprennent à produire par elles-mêmes leurs ressources de base. Le commerce - qui rend dépendant de sources externes pour l'approvisionnement et de marchés extérieurs pour la vente des produits - est donc limité aux biens d'importance secondaire. C'est pour elles la seule façon de s'isoler des changements extérieurs susceptibles de menacer leurs moyens d'existence.

Là encore, avec le developpement économique, ou progrès, ce processus évolutif s'inverse au point que la planète devient une vaste zone de libre-échange, dans laquelle tous les impératifs sociaux et ecologiques, auxquels les activités économiques sont normalement subordonnées, doivent maintenant systématiquement se plier aux intérêts à court terme des firmes transnationales qui contrôlent le marché mondial - telle est la cause la plus fondamentale de la destruction sociale et écologique qui est en train de rendre rapidement notre planète inhabitable pour les formes de vie complexes.

Au fil de l'évolution, les êtres vivants s'adaptent de mieux en mieux, biologiquement, socialement, cognitivement et psychologiquement à leurs environnements respectifs, de même que, pour l'essentiel, les sociétés et les écosystèmes sont de plus en plus adaptés aux leurs. Au contraire, lorsque le développement ou progrès économique se déclenche, les êtres vivants, comme les systèmes naturels, à tous les niveaux, subissent une perte d'adaptation. Il en résulte une instabilité et un désordre croissants, dont les symptômes sont des discontinuités de toutes sortes: criminalité, délinquance, alcoolisme, drogue au niveau individuel; chaos au niveau de la société, qui est de moins en moins capable de se gouverner elle-même et sombre souvent dans la dictature; catastrophes écologiques, sécheresses, inondations, épidémies, au niveau de l'écosystème; problèmes globaux, comme les changements climatiques, la destruction de la couche d'ozone, etc., au niveau de l'ecosphère elle-même.

Margalef et Odum font tous deux une comparaison entre l'évolution et la succession écologique. Odum fait remarquer que les changements suscités par l'homme industriel inversent l'ordre de la succession. Margalef souligne que l'interférence de l'homme dans le fonctionnement des écosystèmes ne peut qu'aboutir à les faire régresser à un stade inférieur et plus instable de la succession - celui qu'Odum appelle le « dysclimax » (un climax perturbé) ou « sub-climax anthropogénique ». Voilà qui est difficilement conciliable avec l'idée émise par Tansley d'une supériorité du climax anthropogénique sur le climax naturel. Voilà qui est également incompatible avec la notion même de développement économique ou progrès, en tant que facteur d'amélioration du bien-être des hommes.

Avec la généralisation du progrès, nous nous dirigeons droit vers un dysclimax écosphérique global dans lequel l'homme moderne aura effectivement réussi à inverser trois millions d'années d'évolution et a créer un monde appauvri et degrade, de moins en moins capable d'héberger des formes de vie complexes, notamment l'homme lui-même. Medawar [11] admet que nos espoirs ne se sont pas réalisés: « Toutes les folies, toutes les énormites de l'Histoire qui nous répugnent rétrospectivement trouvent leur équivalent dans la vie contemporaine ». Cependant, une fois encore, cela ne suffit pas à invalider le principe du progrès.

« Il n'y a pas lieu, dit-il, de s'alarmer du fait que nous ne puissions encore envisager une solution définitive à nos problèmes; nous pouvons manifestement faire mieux. » De toute manière, « il est encore un peu prématuré d'espérer la réalisation de nos ambitions les plus élevées ». Nous devons nous souvenir que « l'histoire humaine ne fait que commencer ». Nous avions appris qu' « il y a toujours place pour des améliorations; nous savons maintenant qu'il y a un temps pour ces améliorations [12] ».

Mais disposons-nous véritablement de ce temps? L'Histoire ne fait-elle que commencer, ou n'est-elle pas plutôt en train de toucher à sa fin? Y a-t-il quelque raison de supposer que « nous pouvons mieux faire » en continuant de mal interpréter les problèmes terrifiants qui nous assaillent en fonction du paradigme scientifique et de la vision du monde qu'il reflète si fidèlement? L'objet de ce livre est de montrer que la seule façon de mieux faire est de réinterpréter ces problèmes à la lumière d'une vision du monde radicalement différente - la vision écologique - nécessairement inspirée de la conception chthonienne de nos lointains ancêtres, qui, contrairement à l'homme moderne, savaiént vivre en harmonic avec la belle planète que nous avons eu la chance de recevoir en partage.


Edward Goldsmith est l'un des principaux fondateurs de l'écologie politique.

Né à Paris en 1928 d'une mère française et d'un père anglais, parfaitement bilingue, il lance en 1969 The Ecologist, revue phare de la pensée écologiste internationale.

Il est le co-fondateur en 1968 de l'association Survival International vouée à la défense des peuples indigènes, ainsi que de l'association Ecoropa en 1975 avec Denis de Rougemont, Jean-Marie Pelt, Jacques Ellul, Edouard Kressman…. Il participe à la création du Green Party en Angleterre (1974), aux premières campagnes des écologiste français (1974-1977), au premier Sommet international sur l'environnement de Stockholm (1972)…

Depuis près de trente ans, il organise l'arrêt de chantiers de construction de centrales nucléaires, des campagnes contre la déforestation (A l'initiative de The Ecologist trois millions de signatures ont été recueillies en 1986 pour une initiative de l'ONU sur la déforestation) ou la construction de grands barrages en Inde, contre la Banque Mondiale ou la FAO, édite une quinzaine de livres, écrit des centaines d'articles, organise partout sur la planète des actions afin de lutter contre la dégradation de la planète et des conditions de vie de ses habitants.

En 1972, il publie A blueprint for survival traduit en français sous le titre Changer ou disparaître, ouvrage qui fut un bestseller traduit en 16 langues et à l'origine de bien des vocations d'écologistes. En 1990, il publie Rapport sur la planète Terre aux éditions Stock, puis 5 000 jours pour sauver la planète.

Il a rassemblé ses réflexions, fruits de tant d'années d'étude et d'activisme dans un manifeste d'écologie radicale intitulé Le défi du XXIe siècle - une vision écologique du monde aux éditions du Rocher en 1994 et réédité en juin 2002 sous le titre Le Tao de l'écologie. En 1996, il a dirigé avec Jerry Mander un autre ouvrage essentiel rassemblant les contributions d'une trentaine de personnalités internationales actives dans le domaine de l'écologie dont Ralph Nader, Wendell Berry, Jeremy Rifkin, Herman Daly, Vandana Shiva , Wolfang Sachs…, ouvrage disponible en anglais : The case against global economy et en français sous le titre Le procès de la mondialisation (Fayard, 2001). Teddy Goldsmith vient également de diriger la publication d'un ouvrage collectif Le Piège se referme (Plon, mai 2002).

Intellectuel et militant, il a reçu en 1991 le Prix Nobel Alternatif, le Right Livelihood Award et en 1992 la légion d'honneur.


Edouard Goldsmith, "Le Tao de l'écologie : Une vision écologique du monde"