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Jean Malaurie, "Les derniers rois de Thulé - Avec les esquimaux polaires face à leur destin"

Posted By: TimMa
Jean Malaurie, "Les derniers rois de Thulé - Avec les esquimaux polaires face à leur destin"

Jean Malaurie, "Les derniers rois de Thulé - Avec les esquimaux polaires face à leur destin"
Publisher: Plon | 1989 | ISBN: N/A | French | EPUB | 864 pages | 13.9 Mb

Au cours de plusieurs missions et hivernages, Jean Malaurie a partagé la vie des derniers Esquimaux (Inuits), au moment où leur société archaïque était soumise au choc de la modernité. Ce livre, devenu légendaire, est le premier de la célèbre collection Terre Humaine créée par Jean Malaurie. C’est le livre le plus diffusé au monde sur le peuple inuit (plus d’un million de volumes, une vingtaine de traductions). Le volume proposé ici est la cinquième édition revue et augmentée d’une post-face : Et après ? Retours à Thulé, suivie d'un dossier Débats et critiques.
Hivernage de l'auteur dans la nuit polaire et sa grande intimité avec les Inuit. Chasse à l'ours, au morse; premier Français à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord ; tragédies polaires, la pensée mythique; la création d'une grande base américaine au cœur du territoire fait basculer l'histoire des hommes du pôle.

Et après ? Le combat d'un peuple pour préserver son identité. Les Inuit de l'an 2000 se lèvent. Voici enfin l'un des vraiment grands livres de voyage du XXe siècle. C'est une histoire immense racontée avec une candeur absolue. Ronald Blythe, écrivain, Londres. Les Derniers Rois de Thulé est, sans aucun doute, l'un des livres les meilleurs, les plus lumineux jamais écrits sur les Inuit. Farley Mowat, écrivain, Ottawa. Peu d'études sur le terrain réussissent à montrer une telle lucidité, vision et autorité qu'elles en deviennent des documents essentiels. Bruce Jackson, Journal of American Folklore, New York. Un livre fascinant sur les Esquimaux de Thulé. Le même hommage que Knud Rasmussen avait rendu quarante à cinquante années auparavant. Sermitsiaq, Nuuk, Groenland.

« Malaurie […] raconte : "Voyageant seul, j'ai vécu plusieurs mois avec les Inuit - et comme les Inuit. On allait à la chasse, à la pêche ensemble. On partageait la soupe au sang. Peu à peu, ils ont cessé de se méfier et m'ont adopté. Ils pressentaient que leur société ancestrale était menacée et ont compris que je pourrais devenir en quelque sorte leur secrétaire, leur témoin irréfutable, leur avocat. Le plus dur fut de les amener à s'intéresser à eux-mêmes."

Pour cela, Malaurie dresse leur arbre généalogique, visite les foyers, mettant en évidence une consanguinité qui permettra d'expliquer et de traiter un taux anormalement élevé de stérilité. Il parle avec les femmes, les enfants, confesse les vieux. "Lorsque les Américains ont installé sur ce bout de banquise une base militaire secrète, au mépris de ses premiers habitants, je me suis décidé à écrire Les Derniers Rois de Thulé, même si, à l'origine, je ne songeais qu'à rédiger des rapports secs et précis de scientifique. Je suis passé de la pierre à l'homme et j'ai tout focalisé sur la défense d'un peuple. Je les ai aidés et ils m'ont construit." » (extrait d’un article d’Olivier Le Naire, L’Express, 27 juillet 2001)

« En 1948, à Thulé, nom mythique pour les passionnés de la civilisation boréale, c'est la révélation : "Un traîneau, des chiens, ma vie commence." Ses premières missions ont lieu au printemps, période bénie des dieux pour les Esquimaux, mais également pour les amateurs du Grand Nord qui désirent se lancer sur les traces de Jean Malaurie. Ils découvriront alors que les températures n'avoisinent pas toujours les - 30 degrés et que le Groenland n'est pas qu'une étendue blanche. Après la nuit polaire hivernale, le jour reprend ses droits et la nature renaît : "Les pavots arctiques, les feuilles rouille des rhododendrons (…) avec le soleil qui se lève, la toundra s'éveille." Jusqu'au mois de juillet, les déplacements sur la banquise se font en traîneau. Après, il faut utiliser les canots. Jean Malaurie parle de ces paysages avec dévotion : "Ce qui reste à fleur de ma sensibilité, c'est l'eau vive des torrents, la splendeur multiple des fleurs lors du printemps, le crissement de la banquise dérivante." » (Extrait d'un article de Alexandra Lemasson, L'Express, 1er juin 2000)

« Pour ouvrir Les Derniers Rois de Thulé, ce livre où il raconte cette mission de 1950-1951, Malaurie cite Jean Giono : "On ne peut, je crois, rien connaître par la simple science; c'est un instrument trop exact et trop dur. Le monde a mille tendresses dans lesquelles il faut se plier… Seul le marin connaît l'archipel." Cette phrase définit parfaitement la méthode de Jean Malaurie. Ethnologue, il sait, à l'aide de données statistiques, étudier le comportement démographique du groupe esquimau. Mais il est aussi le coriteur qui restitue une atmosphère, utilise avec la maîtrise de l'écrivain l'art de la mise en scène pour conduire à une réflexion sur ces hommes qui relèvent le défi de la géographie. Un mot esquimau dans le texte, la recréation des dialogues, des injonctions - "Nerrivoq !" (mangez !), dit l'Esquimaude en retirant du bouillon des morceaux de phoque fumants et noirs comme la suie - tout cet art du récit est mis au service d'une ethnologie fondée sur la compréhension intime, vécue, de la population étudiée. Malaurie est devenu,, autant que faire se peut, esquimau pour nous parier des Esquimaux. » (extrait d'un article de Max Gallo)

Jean Malaurie, "Les derniers rois de Thulé - Avec les esquimaux polaires face à leur destin"