Voyager en Chine avec Confucius, Lao Tseu, Albert Londres, Paul Claudel, Michaux
Voyager en Chine avec Confucius, Lao Tseu, Albert Londres, Paul Claudel, Michaux
Publisher: Livre Qui Parle | 2008 | French | MP3 192 Kbps | Lenght: 01:01:57 | 93.63 Mb
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Commençons notre voyage qui, dans ce vaste univers, ne peut qu'être partiel, en compagnie de deux écrivains complémentaires : Albert Londres, le journaliste qui rappelle la valeur du premier regard, regard de celui qui ne sait rien et en profite pour se permettre tous les mots d'une réaction sur le vif, et Paul Claudel, diplomate, tenant d'une analyse raisonnable nourrie d'érudition et d'acuité mystique.
Le premier inscrit le désarroi maîtrisé par les mots et habilement feint du voyageur qui débarque dans Shangaï des «Affaires», là où le seul langage est celui des chiffres ; le second, en pédagogue soucieux d'être à la fois simple et respectueux de ce qu'il apprend, nous explique la théorie du Yin et du Yang, univers où la dualité ne conduit pas au duel mais à l'unité. Complémentarité, ni bien ni mal : voilà peut-être pourquoi, dans un conte anonyme du 18ème siècle, la Chine s'amuse du libertinage d'une jeune servante qui se laisse courtiser puis caresser, sans aucun scrupule, par le possible bien aimé de sa timide maîtresse : en retour de «mission», la servante saura lui parler du beau jeune homme en parfaite connaissance de cause. Ce goût du libertinage n'exclut pas l'attention aux souffrances et injustices du quotidien. Au 20ème siècle, Lao She, l'écrivain «suicidé» par le régime de Mao, nous le montre dans de nombreux textes comme ce «croissant de lune» où une fille médite sur la mort de son père et la tristesse de sa mère. Écoutez combien l'écriture de Lao She est en harmonie avec les nuances et les glissements de la musique chinoise. Le voyage continue avec Henri Michaux, «barbare en Asie» : la Chine des petits artisans ingénieux, des porteurs équilibristes et des vendeurs de journaux qui ne crient pas ; car la Chine refuse l'émoi visible et l'emphase inutile. Enfin, retour vers les fondamentaux, la subtilité de Lao Tseu dont les phrases tirées au cordeau définissent l'équilibre du yin et du yang ; subtilité de haut vol. Contraste face a l'autre tradition chinoise, celle de Confucius, plus conforme, apparemment plus proche de nos propres traditions : respect des anciens, respect de la loi qui fonde et assure le devenir du groupe social et familial. Mais s'agit-il vraiment d'un contraste ? Tout comme le yin et le yang, Confucius et Lao Tseu ne sont-ils pas plutôt éléments d'un seul et même ensemble ?
Voyager en Chine avec Confucius, Lao Tseu, Albert Londres, Paul Claudel, Michaux
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