Claude Chabrol, "Autoportrait suivi de 7 petits polars"

×

Claude Chabrol, "Autoportrait suivi de 7 petits polars"

Close

Parce qu'il est difficile pour un observateur, même attentif, de cerner la riche personnalité de Claude Chabrol, nous avons préféré confier le micro au sujet lui-même… Claude Chabrol a donc réalisé son autoportrait avec les tons, les nuances, la touche, qu'il est, au fond, le seul à posséder.
Né le 24 juin 1930 à Paris, mais creusois d'origine, Claude Chabrol aurait dû être pharmacien comme l'exigeait la tradition familiale. Son goût immodéré pour la littérature, son activité de critique aux «Cahiers du cinéma», auxquels il faut ajouter quelques circonstances favorables, l'amènent à tourner son premier film en 1958 : «Le Beau Serge». C'est tout de suite la révélation d'un ton, d'un regard particuliers, qui l'imposent comme l'une des plus sûres valeurs de la Nouvelle Vague, aux côtés de Truffaut et Godard. Mais Chabrol est seul de sa race : admirateur de Corneille, Balzac, Simenon, Henri James, défenseur d'Hitchcock, Hawks, John Ford, il possède la patience et l'acuité de l'entomologiste, qui provoque avec subtilité et utilise l'humour comme d'autre l'acide.
Son oeuvre comporte des films majeurs et un nombre appréciable de chefs-d'oeuvre. Rappelons-nous Les Cousins, Landru, La Femme infidèle, Que la bête meure, Le Boucher, Juste avant la nuit, Les Noces rouges, Violette Nozière, Les fantômes du chapelier, Poulet au vinaigre, Masques, Betty, l'Enfer…
Dans cet autoportrait conçu par Jean-François Marquet, Claude Chabrol se raconte. Des propos spontanés enregistrés chez lui, dans sa maison des bords de Loire, en juin 1994, quelques mois avant que le cinéaste ne commence le tournage de La Cérémonie, son presque cinquantième film. Souvenirs et réflexions sur l'enfance et l'adolescence, Paris et la Creuse, les boulimies littéraires, la découverte du cinéma, le plaisir de faire des films. Claude Chabrol affiche avec sérénité ses goûts pour la littérature et la table, l'humour et la méditation, et revendique fort sa devise : « Oncques ne m'emmerde». En contrepoint, il nous invite à le suivre pour un inventaire comparé de sa bibliothèque et de sa cave…
Ainsi se livre une personnalité qui est aussi un personnage, tout à la fois rond et aigu, pessimiste mais allègre, dont l'intelligence et l'esprit se dégustent comme un grand cru.

Les 7 Petits Polars lus par Claude Chabrol

Claude Chabrol a adapté au cinéma plusieurs auteurs de polars ou de romans noirs, parmi lesquels Stanley Ellin pour «A double tour», Nicholas Blake pour «Que la bête meure», Charlotte Armstrong pour « La Rupture», Edward Atiyah pour « Juste avant la nuit», Patricia Highsmith pour «Le Cri du hibou», Frédéric Dard, Jean-Patrick Manchette, Ellery Queen, bien sûr Georges Simenon pour «Les Fantômes du chapelier, Betty», et dernièrement Ruth Rendell pour «La Cérémonie».
C'est assez dire que Claude Chabrol ne cache pas sa passion pour le roman policier. Il s'en explique dans un entretien avec Jacques Santamaria avant de se livrer à un exercice tout nouveau pour lui: la lecture au micro de 7 Petits Polars, cours textes inédits qu'il a sélectionnés :

Compartiment 12 de Sophie Loubière
Le plus insupportable dans les voyages, c'est la promiscuité.
Un jeu d'enfant d 'Elisabeth Lherm
L'art d'être grand-mère, c'est bien. Mais quand on n'a pas la vocation…
Une femme trop douce de Jeanne Cressanges
L'homme qui aimait trop les femmes.
Une très jolie fille de Frédérique Topin
Un profil idéal suivi pas à pas.
De façon accidentelle de Sophie Loubière
Avant-dernier voyage d'un futur cher disparu.
Piazza Colonna d ' Alain Robillard
Le plus difficile avec les caprices de gosse, c'est d'y résister.
La reine des fleurs d' Elisabeth Lherm
Avec les félicitations du jury, lequel n'est pas au bout de ses surprises.

Genre: Autoportrait enregistré en 1994
Interview : Jacques Santamaria
Réalisateur : Jean François Marquet

×

Claude Chabrol, "Autoportrait suivi de 7 petits polars"

Close

×

Claude Chabrol, "Autoportrait suivi de 7 petits polars"

Close