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Jean-Paul Savignac, "Dictionnaire Français-Gaulois"

Posted By: TimMa
Jean-Paul Savignac, "Dictionnaire Français-Gaulois"

Jean-Paul Savignac, "Dictionnaire Français-Gaulois"
Publisher: Différence | 2014 | ISBN: 2729120785 | French | PDF | 360 pages | 4.2 Mb

Fruit d'un travail approfondi d'archéologie linguistique, ce Dictionnaire Français-Gaulois permet aux non-spécialistes, historiens, anthropologues, amateurs et curieux, d'entrer en contact, à travers cette langue fragmentaire, avec une Gaule dont la face longtemps cachée se dévoile enfin. De surcroît, il offre matière à réfléchir sur la pensée et la vision du monde des Gaulois.

Cette deuxième édition, revue et augmentée, comprend maintenant quelque 1 450 entrées. Les termes gaulois sont vérifiés (cités par un Ancien, attestés dans une inscription antique ou reconstitués sous certaines conditions), leur sens, élucidé par la comparaison avec d'autres langues issues de l'indo-européen (l'irlandais ancien le plus souvent), leur étymologie, établie. Des éléments grammaticaux, avec déclinaisons, sont fournis dans la préface. A la fin, les principales inscriptions gauloises sont reproduites, accompagnées d'une traduction, et un index des traductions des entrées complète l'ensemble.

Pour la première fois, la parole est donnée aux Gaulois, des questions lexicales leur sont, pour ainsi dire, posées et leurs réponses sont entendues.

«Le livre de Jean-Paul Savignac, doté d'une introduction pertinente, montre à quel point la langue française, contrairement à ce qu'on pense généralement, s'est structurée sur un fond gaulois à qui elle doit peut-être une bonne part de son originalité.»
Claude Duneton, Le Figaro littéraire, janvier 2005
Extrait de la préface

1.
Si la traduction en gaulois de textes français ne revêt pas un caractère d'urgence, l'importance des découvertes concernant la langue gauloise survenues au cours des dernières décennies et la grande ignorance des Français relative à cet idiome, dont l'existence même leur paraît douteuse, appelaient la publication d'un tel dictionnaire. Il offre, par rapport aux lexiques gaulois-français en usage qui présupposent une certaine familiarité lexicale, l'avantage de répondre immédiatement à la curiosité des lecteurs pour qui le gaulois est inconnu, encore que cet ouvrage puisse rendre des services aux érudits désireux, par exemple, de synthétiser des informations ou d'entreprendre des recherches thématiques.
Sa lecture requiert bien évidemment quelques connaissances linguistiques.

2.
Cet instrument de travail, dont la présentation technique est à lire à la fin de cette préface, possède un caractère particulier -nous y reviendrons (§ 27) - du fait qu'il se réfère à la langue de ceux dont l'Histoire retient qu'ils ont été les premiers à fouler le sol que les Français occupent aujourd'hui. Sans doute la langue gauloise est le noyau autour duquel le français s'est développé ; elle peut autoriser une fierté secrète, mais non servir de prétexte à une arrogance nationaliste et postcoloniale des plus mal venues aujourd'hui. De l'avis des historiens actuels, nos ancêtres les Gaulois (expression dont on sait l'excessive fortune) ne doivent plus être perçus généalogiquement, mais culturellement : l'identité nationale française se fonde à présent sur la continuité d'une culture qui consiste dans la transmission des oeuvres et des signes du passé, des modèles qu'ils constituent et des moyens nécessaires pour les comprendre, les conserver et les augmenter. En ce sens, la langue gauloise est plus un objet d'étude qu'un bain de jouvence linguistique. Elle fait partie du patrimoine français et, à ce titre, mérite l'intérêt, non le mépris ou le culte fanatique.

3.
De nos jours, cette langue «ancestrale» est devenue fragmentaire : elle n'existe plus qu'à l'état de traces et ne peut se référer, comme le latin et le grec, à des textes littéraires de quelque étendue, non qu'ils n'aient pas existé, mais c'est parce que leur nature impérativement orale a entraîné leur disparition, dès lors que le latin s'est imposé et, lui, s'est écrit. En Irlande seulement, que les Romains n'ont jamais envahie, la littérature orale, non contrariée, a pu se maintenir et a fini par s'écrire.
Il subsiste néanmoins dans le vocabulaire français et dans la toponymie de la France des termes d'origine gauloise assez nombreux pour que les vocables ici rassemblés ne soient pas d'une étrangeté opaque, mais apparaissent, au même titre que le latin, comme des mots originaires, pour la plupart d'une consonance familière à des oreilles françaises. C'est ainsi que si le latin rosa devient rose en français, le gaulois rusca fournit ruche, si Vendres provient du latin Venus, Lyon est issu du gaulois Lug(u)dunon.

(…)


Jean-Paul Savignac développe son travail d'écrivain et de traducteur dans trois domaines : le latin, le grec et le gaulois. Il a notamment publié à La Différence : "Merde à César" - Les Gaulois, leurs écrits retrouvés (2000), Le Chant de l'initié et autres poèmes gaulois (2000), Alésia (2012), Lougous - Longue-Main (2013).


Jean-Paul Savignac, "Dictionnaire Français-Gaulois"