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Haruki Murakami, "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond"

Posted By: TimMa
Haruki Murakami, "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond"

Haruki Murakami, "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond"
Label: Belfond | 2011 | ISBN: N/A | ASIN: B005R9EBVI | French | EPUB | 180 pages | 0.3 Mb

Le 1er avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline et de la pratique intensive de la course à pied. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités requises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain. Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprit sont intrinsèquement liés.
Pour Haruki Murakami, écriture et jogging sont intimement liés. Révélation sur une étonnante source de sagesse. Haruki Murakami est un marchand de sable - et de fables - qui aime explorer le pays des songes pour distiller, entre chien et loup, l'oeuvre la plus fantomatique des lettres japonaises…
Ce petit livre inattendu est un traité de sagesse à la japonaise, et c'est aussi la source cachée de l'oeuvre de Murakami, l'homme aux semelles de vent qui dévore les mots et le bitume avec la même fringale. (André Clavel - L'Express du 2 avril 2009 )

Il s'agit, ni plus ni moins, d'un ouvrage sur la course à pied. Ce n'est pas un coureur qui réfléchit à l'écriture, mais un écrivain qui court et analyse - avec talent - cette activité quotidienne (dix kilomètres par jour, six jours par semaine), devenue une part essentielle de sa vie…
Murakami ne pense pas qu'un écrivain doive "mener une vie déréglée afin de pouvoir créer". Dénonçant cette "vision stéréotypée", il affirme, dans une formule un peu curieuse : "Une âme malsaine a besoin d'un corps en bonne santé."…
Un certain goût de la solitude a poussé Murakami vers l'écriture et la course à pied. Il ne crache pas sur la compétition puisqu'il participe à un marathon (42 kilomètres) tous les ans et participe à des triathlons. Son souci, assure-t-il, n'est cependant pas de battre les autres, mais de se vaincre soi-même…
Sur sa tombe, Murakami aimerait que figure l'inscription : "Ecrivain (et coureur)". On notera que le deuxième terme est, quand même, entre parenthèses. (Robert Solé - Le Monde du 10 avril 2009 )

A peine douze pages de passées, et l'on apprend déjà l'essentiel : à savoir pourquoi tant de nullards continuent à écrire plutôt que de se suicider (comme la bienséance l'exigerait) et pourquoi tant de textes géniaux resteront à jamais inécrits. C'est que la réussite littéraire ne se mesure ni aux prix officiels ni à l'estime des autres. L'essentiel est simplement «de savoir si vos écrits ont atteint le niveau que vous vous êtes assigné»…
Mais la vraie question drôle et obsédante dès le premier chapitre, c'est celle du déclin du corps et des muscles «durcis comme une vieille gomme solidifiée» après l'effort. Mick Jagger, raconte Murakami, ne pouvait imaginer de continuer à chanter Satisfaction après 45 ans. «A la fin de la cinquantaine», Murakami court toujours, aussi inimaginable que cela ait pu lui paraître, à lui aussi, quand il avait 20 ans. Etre vieux lui donne «un sentiment d'étrangeté, et je ne peux décider si je suis heureux ou pas». Simplement, c'est «une expérience nouvelle, et les émotions qui m'habitent sont nouvelles également». Ecrire, courir, vieillir : c'est tout un. Murakami fait son autoportrait en stylo vivant, courant sur la page sans autre raison que le point final. (Eric Loret - Libération du 23 avril 2009 )

Les vacances idéales pour l'auteur de «La Course au mouton sauvage» ? Courir au moins une heure par jour, chaussé de discrètes joggings de la marque Mizuno (au diable les New Balance, Puma et autres Onitsuka Tiger !) en écoutant Clapton, les Rolling Stones ou quelque groupe des années 60 qu'on n'a plus entendu depuis des lustres, comme les Lovin'Spoonful. Le nouveau livre du romancier japonais explore tous les aspects de cette activité physique qui lui apparaît comme une impérieuse nécessité, et au-delà, comme une authentique métaphore de la vie et de l'écriture. (Marjorie Alessandrini - Le Nouvel Observateur du 23 avril 2009 )

Toujours caustique et désespéré, au plus près d'angoisses qu'il tient bride serrée, Haruki Murakami regarde ses pieds. Comme dans ses romans, le sol se dérobe et dans le gouffre qui soudain se creuse, on aperçoit un monde meilleur, empreint de calme et de vérité. (Marine Landrot - Télérama du 29 avril 2009 )

Voici l'étonnante et athlétique confession du grand écrivain japonais Haruki Murakami : «Autoportrait de l'auteur en coureur de fond»…
Plus il écrivait, plus il lui fallait courir. Il avait remarqué que l'écriture est d'abord une affaire de rythme. Empreints d'une anxiété tatillonne, d'une naïveté maniaque et d'une mélancolie insoluble, ses romans les plus fameux sont le produit d'une discipline de fer qui voit Murakami courir des marathons partout sur la planète, jusqu'à l'épuisement, ainsi qu'il le confesse dans cette autobiographie à la fois cinglante et désolée où il démonte avec minutie les rouages de sa passion. (Jean-Louis Ezine - Le Nouvel Observateur du 14 mai 2009 )

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond : le titre français épouse au plus près le projet, l'ambition du texte. Omniprésente ici, évoquée parfois dans ses détails les plus prosaïques, choix du short ou du maillot, technique de laçage des chaussures, la course à pied n'y est pourtant que l'objet d'une longue métaphore sur l'écriture, et sur la vie…
Murakami avait pourtant l'expérience d'une vie très sociale, puisqu'il tenait un club de jazz. Mais en 1978, à trente-trois ans, il eut la révélation de son envie d'écrire. Sa découverte de la course à pied date de la même époque, et dans son esprit les deux activités sont indissociables. Il ne s'agit pas pour lui d'un renoncement au monde mais d'une façon de donner corps à des tendances révélatrices de son être le plus profond…
Dans les parcours de marathons, une ligne peinte en bleu symbolise le trajet idéal, celui qui correspond au plus près à la distance précise de l'épreuve. Haruki Murakami écrit et court. Il suit la ligne bleue. (Philippe Delerm - Le Figaro du 4 juin 2009 )


Né à Kyoto en 1949, Haruki Murakami est le traducteur japonais de Scott Fitzgerald, Raymond Carver et John Irving. Il s'expatrie en Grèce, en Italie, puis aux États-Unis, et en 1995, il décide de rentrer au Japon après le tremblement de terre de Kobe. Haruki Murakami a rencontré le succès dès la parution de son premier roman, Écoute le chant du vent (1979), qui lui a valu le prix Gunzo. Suivront notamment Chroniques de l'oiseau à ressort, Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, Les Amants du Spoutnik, Kafka sur le rivage, et dernièrement, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond. Plusieurs fois favori pour le prix Nobel de littérature, Haruki Murakami est aujourd'hui un auteur culte au Japon et son œuvre est traduite dans plus de trente pays.


Haruki Murakami, "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond"